Ce weekend à Molenbeek des dizaines de fourgons policiers, des autopompes, des rues coupées et des policiers à cran avaient transformé le paysage d’une commune habituellement calme et agréable. Pourtant la majorité des manifestants étaient pacifiques jusqu’à la charge de la police, ils avaient même réussi à calmer la police lors d’une première tentative de charge! La logique de la confrontation des autorités à même été jusqu’à instaurer un couvre-feu et une interdiction de rassemblement.

C’est l’arrestation d’une jeune femme portant le Niqab qui a donné lieu à toute cette agitation. La campagne STOP-répression refuse de céder à l’hystérie politico-médiatique qui s’en est suivi. Il faut pouvoir comprendre les évènements au delà des peurs et de l’émotion.

La campagne STOP-répression est entièrement solidaire avec la quête des habitants du quartier pour que la vérité et la justice soient faites dans cette affaire. La campagne ne peut que s’associer aux doutes sur la version de la police. En effet, de nombreuses versions des évènements ont circulé et out ceux qui ont déjà été confrontés à la ‘‘version officielle’’ d’un événement qu’ils avaient vécus, savent quels mensonges certains sont parfois prêt à avancer.

Mais il faut surtout remettre cette affaire dans un contexte plus large, la réaction des habitants du quartier est symptomatique de la réalité des rapports quotidiens des habitants avec la police. En effet, la réaction spontanée des habitants démontre qu’il ne font pas du tout confiance à ‘‘leur’’ police. Pour les habitants de Molenbeek et en particulier pour ses jeunes, l’intimidation, les insultes et les commentaires racistes des policiers sont des réalités bien connues. Leur mobilisation et la solidarité quasi immédiate qu’ils ont exprimé doit être comprise comme un symptôme de ce contexte plutôt que comme une solidarité communautariste ou religieuse qui n’a pas de sens.

Pourtant c’est cette lecture communautariste qui a été reprise par la presse et instrumentalisée sans scrupules par des politiciens plus que douteux. La réalité c’est que ces derniers sont les premiers artisans des tensions qu’ils dénoncent. Stigmatisant et réducteurs, pour certains Molenbeek n’est qu’une poudrière à contrôler et à nettoyer, encore un peu et on nous ressortait : « on va vous nettoyer tout ça au karcher ». Beaucoup prétendent dénoncer un groupuscule d’illuminés mais en réalité stigmatisent tout un quartier voir toute une population. Contrairement à ceux-là, STOP-répression sera aux cotés des habitants de Molenbeek dans leur revendication légitime de vérité et de justice.