Nous venons d’assister au prononcé du jugement des cinq agents de police accusés de violence sur Moad, alors qu’il avait quatorze ans. Rappelez-vous : Moad avait été interpellé de façon très musclée alors qu’il rentrait chez lui, dans le quartier de Beekkant. Il présentait diverses blessures, notamment sur le visage et une trace de botte sur le sommet du crâne. Cela fait bientôt quatre ans que la famille de Moad se bat pour obtenir justice.
Ce 19 décembre 2016, l’un des cinq policiers a été condamné à trois mois de prison avec sursis et à écopé d’une amende de 450 €, avec sursis également. Il devra aussi payer des dommages à hauteur de 1500 € pour les parties civiles (Moad et sa famille). Le juge a considéré que l’usage de la force par le policier avait été déraisonnable et « démesuré au regard du jeune âge de la victime », compte tenu de la corpulence de l’agent.
Il est déjà rare d’assister au jugement de policiers : il l’est d’autant plus d’obtenir la condamnation de l’un d’eux. C’est pourquoi nous considérons ce jugement comme une victoire. La condamnation aurait pu être plus lourde et atteindre aussi les quatre autres inculpés, mais il s’agit d’un premier pas important dans la reconnaissance des violences policières !
Seule la détermination de la famille à obtenir justice, leur combat politique et médiatique ont pu amener à cette fin. En effet, ces quatre ans de combat n’ont pas été vains. Moad a subi des intimidations et des menaces de la part des policiers, juste après que ses parents aient porté plainte. La police a tenté à plusieurs reprises de salir son image en l’accusant notamment de vol (ces accusations tout à fait infondées ayant fait l’objet d’un non-lieu). Mais la famille a tenu bon et ses efforts sont aujourd’hui reconnus.
« La justice reconnaît qu’il y a bien eu violence sur mon fils, au moins d’un des cinq agents de police. […] Un procès contre la police, ce n’est jamais évident. De plus, à l’ouverture du procès, on était parvenu à faire croire que mon enfant mentait. On avait aussi tenté de juger mon fils sur son parcours scolaire, alors que ce n’était pas du tout la question » explique le père de Moad.
Comme nous le montre le cas du procès de Moad, dénoncer les violences policières n’est pas inutile. La Campagne Stop répression continuera à travers la mobilisation et le soutien aux victimes de dénoncer les violences policières et d’identifier les causes structurelles de celle-ci
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