La publication des images, par la VRT, de la mort de Jonathan Jacob en cellule la semaine dernière, le SLFP-police a publié un communiqué dans lequel il exprime, non seulement, son soutien aux policiers incriminés mais aussi aux moyens mis en œuvre.

Nos organisations de jeunesse ne pouvaient pas rester silencieuses face à cette prise de position radicale et extrêmement dérangeante. Nous sommes actifs depuis un moment au sein de la campagne stop répression et nous sommes confrontés tous les jours à des victimes de violences policières.

Le contenu du communiqué de la SLFP s’articule autour de deux thèmes, d’une part « les policiers n’ont fait qu’obéir aux ordres et suivre la procédure » et les vrais responsables sont le magistrat et médecin. Cette logique déresponsabilisante est dangereuse et au cœur d’une vision du policier qui alimente la violence dans la société.

Il est évident qu’il y a des responsabilités à d’autres niveaux et que des questions de procédure et de méthodes plus générales doivent être posées. Mais, le rôle d’un syndicat est de défendre les droits sociaux de ses affiliés. La SLFP prend ici une position qui soutien l’insoutenable. Le policier ne peut pas être un robot qui exécute des procédures sans penser aux conséquences de ses actes. Comme tout citoyen, si pas plus, il doit être attentif au respect des lois et à garantir le bien-être de tous !

L’argument du SLFP quant au nombre de policiers victimes par rapport aux policiers violents pose question. En effet, les poursuites dans le premier cas sont très dures (exemple : une jeune militant condamné pour rébellion armé, parce qu’il avait une baguette de tambour) alors que dans le second, rares sont ceux qui portent plainte. Pour ceux qui le font, à peine 15% des cas sont examinés (moins encore sont sanctionnés et souvent très faiblement) par une autorité dont l’indépendance et la transparence sont plus que remises en question.

Il nous semble très problématique de justifier les abus de certains agents en disant qu’il y a plus de citoyens agressifs. Même si les chiffres avancés étaient probants, cela ne justifie en rien l’usage d’une grenade et l’acharnement de toute une unité sur une personne souffrant de problèmes mentaux dans un espace confiné de moins de 10m2. De plus, Jonathan Jacob n’avait, faut il le rappeler, rien fait de mal…

Nous voulons donc interpeller la SLFP quant à sa prise de position. Nous considérons que l’organisation syndicale prend ici une position dangereuse car renforçant la déresponsabilisation des policiers face à leurs actions. Dans un contexte d’impunité importante des abus, on est à la limite de la promotion de la violence policière et bien loin de la défense des droits sociaux des policiers.

Chaque violence est un abus !

                                     JOC Bruxelles                            Section bruxelloise des jeunes FGTB