Pour les  JOC ( Jeunes Organisés et Comabtifs)  après la répression et l’arbitraire des arrestations à l’euro-manifestation du 29 septembre 2010, la conclusion s’imposait d’elle-même : la répression policière est en pleine augmentation et le mouvement ne fait que s’intensifier. Notre contact dans les quartiers et nos vécus militants nous exposait tous les jours plus à la réalité de la violence policière. La décision de lancer une campagne pour la dénoncer c’est rapidement imposée comme logique. Pour pouvoir lancer notre campagne, nous avons effectué des recherches qui nous ont permis de mettre en évidence cinq grands axes sur lesquels nous voulions travailler. Nous avons pris du recul vis-à-vis du thème abordé qui n’était plus, simplement, la répression policière, mais ce que nous avons appelé : la « répression d’état »:

STOP à la criminalisation des mouvements sociaux :

Nous refusons fermement les répressions de militants dans les manifestations et le harcèlement de ceux qui questionnent la société. Les autorisations pour pouvoir organiser des manifestations sont de plus en plus difficiles à obtenir.

On dénombre de plus en plus d’arrestations préventives. Celles-ci sont pourtant interdites par la loi belge car elles sont discriminatoires. C’est tout simplement des arrestations au faciès.

Nous constatons aussi de plus en plus de restrictions sur la liberté d’expression lors de manifestations. Nous avons notamment vu cela lors d’une manifestation antifasciste, à Charleroi, où la police a confisqué des banderoles sur lesquelles figuraient des slogans anticapitalistes car, selon eux, ce n’était pas le thème de la manifestation.

Lors de l’Euro-manifestation du 29 septembre 2010, la police a aussi confisqué les pancartes des manifestants No Border. Enfin, il n’y a pas si longtemps, lors des rassemblements des Indignés, il y a encore eu des arrestations préventives de citoyens indignés et la confiscation de leur mégaphone.

Cette évolution est un danger pour toute démocratie, une société qui ne peut pas être remise en question est une société morte et autoritaire.

 

 STOP au racisme et à la discrimination de la police

Aujourd’hui, toutes les études le montrent : les personnes immigrées ou issues de l’immigration et les jeunes sont les victimes du zèle de la police. On ne compte plus le nombre de témoignages de jeunes harcelés par les contrôles d’identité de la police. Lors de nos débats et contacts dans les quartiers, les témoignages pleuvent ! Il est clair que l’arbitraire et le durcissement de la politique répressive sont une réalité depuis longtemps dans les quartiers.

Lors de difficultés économiques telles que celles que nous traversons actuellement, il est plus facile de stigmatiser les immigrés et les jeunes que de lutter contre les vraies raisons de la crise. L’actualité regorge d’exemples de ce phénomène. Lors des dernières émeutes à Londres, certaines personnes, comme le député bruxellois du MR Alain Destexhe, en profitent pour mettre de l’huile sur le feu en évoquant une immigration qu’il dit n’être plus assez contrôlée depuis des années. Les résultats des enquêtes sur ces émeutes démontrent, une fois de plus que ce genre de raccourcis scabreux ne tiennent pas la route. Ce n’est que populisme et exploitation de la peur.

Madame Turtelboom, quant à elle, n’a cessé de faire des sorties médiatiques à l’approche des grandes vacances pour demander à la police de harceler les jeunes à la côte belge, ou encore d’établir une liste noire des jeunes dans les domaines récréatifs. Une fois de plus, on joue la surenchère sur un fait divers pour se faire une place dans l’actualité.

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STOP au flashball et au taser : Désarmons les !

La précédente Ministre de l’Intérieur, Mme Turtelboom, a mis en place un projet visant à armer nos policiers de ces « armes non létales », présentées comme une alternative aux armes à feu pour arrêter un suspect s

ans le tuer. Mme Milquet ne semble pas l’abandonner. Pourtant, d’après les résultats des premières études publiées sur le taser et le flashball, ces armes ne sont pas une bonne alternative à l’arme à feu.

Tout d’abord parce qu’il y a déjà eu des morts ou des blessés graves suite à leur utilisation. On connaît notamment le cas d’un lycéen parisien qui a perdu un œil pendant le mouvement des retraites en France. Ensuite, plutôt que de remplacer les armes à feu dans des situations violentes, ces armes sont en réalité utilisées dans des situations ne nécessitant pas l’usage d’armes à feu. Elles augmentent donc le recours à la force.

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    STOP au fichage généralisé.

Depuis plusieurs années maintenant, l’état joue de moins en moins son rôle de régulateur. Bien au contraire, il est de plus en plus acteur de la déréglementation. On peut donner l’exemple des services publics privatisés, ou encore la non mise en place de taxes sur les marchés financiers, etc. Cette situation a aggravé la précarité de nombreuses personnes. Le taux de chômage chez les jeunes a explosé. Un nombre croissant de personnes ont des perspectives de vie de plus en plus difficiles. Et pour une majorité de personnes, il est quasiment utopique d’espérer avoir droit à une retraite financée par la collectivité.

Dans une société où l’avenir s’assombrit, on connaît de plus en plus de tensions et d’insécurité. Face à cela, les pouvoirs publics ont trouvé deux solutions : la première, nous l’avons explicitée ci-dessus comme étant la stigmatisation d’une partie de la population, la seconde réponse est, plus de police et plus de surveillance. C’est ainsi que nous avons vu fleurir, dans la majorité des villes européennes, des caméras et portiques de sécurité, etc. Les grands intouchables comme la liberté individuelle sont aussi remis en cause. Aujourd’hui, il est normal pour un patron de faire suivre son employé, de contrôler ses mails, tout comme il n’est plus choquant que les États-Unis reçoivent la liste des personnes qui prennent des plats sans porc dans les avions. Il nous semble clair que mettre un policier derrière chaque citoyen est impossible, et que cette dérive est dangereuse. Ce n’est pas en surveillant et en fichant tout le monde que nous arriverons à diminuer l’insécurité qui se vit dans notre société.

STOP au tout sécuritaire.

Depuis un peu plus d’une décennie, les pouvoirs publics, toutes orientations confondues, semblent fonctionner sous l’hypothèse que plus de police et plus de surveillance sont égales à plus de sécurité et d’harmonie dans la société et ce au détriment du social. Nous le voyons, les politiques ne cessent de vouloir augmenter l’effectif policier, installer plus de caméras, etc., alors que les services publics sont sous-financés. Encore récemment, alors que l’on coupe ou gèle tous les budgets publics, celui de la « sécurité » a été augmenté.

Le premier symptôme d’une société qui tombe malade, c’est un policier à chaque coin de rue pour surveiller un peuple qui vit des moments difficiles. On voit de plus en plus de gros commissariats naître dans les quartiers populaires. De plus en plus de cordons de policiers lourdement armés se retrouvent devant des conseils d’administration d’entreprises, empêchant ainsi les travailleurs d’obtenir des réponses à leurs questions. Ainsi, la police « protège » le conseil d’administration d’Arcelor-Mittal contre les dangereux ouvriers ! Inutile de rappeler les évènements tout simplement ignobles de Sprimont et la complaisance des policiers.

Face à une crise du système capitaliste extrêmement violente, tous les pays européens mettent des plans d’austérité en place. L’agenda politique est très clair : le peuple doit payer la crise des marchés et du capital. Cela va augmenter les tensions, les mouvements sociaux et les émeutes. Nous pensons qu’il faut éviter de rentrer dans le populisme qui veut qu’on réponde au désespoir des gens par plus de police, de contrôle et de violence. On ne résous pas une crise sociale à coups de matraques !

Il faut au contraire mener des changements socio-économiques et institutionnels très forts. Il faut assurer à chacun et à chacune une vie décente, qu’il faut combattre pour une société égalitaire possible, que tout le monde a droit à un système de santé et un système éducatif gratuits, d’avoir un emploi et un logement décents. Il faut donner la possibilité aux jeunes et à la population d’avoir des perspectives d’émancipation. La prison ne fait pas rêver alors qu’une vie dans la dignité oui.

Outre les changements socio-économiques importants, il faut aussi des changements dans le système institutionnel, comme celui de combattre la discrimination de la police et du système judiciaire. Il faut cesser de vouloir faire du chiffre car cela amène une pression structurelle sur les systèmes policier et judiciaire qui vont alors s’attaquer aux publics les plus fragilisés. Il faut aussi mettre en place un système préventif de qualité et un système « pénitencier » permettant la réinsertion des prisonniers et non pas leur marginalisation et stigmatisation. Il ne faut pas fournir d’armes en plus à la police mais de budgets en plus au service de la population. Il faut arrêter de mettre des caméras et des portiques de sécurité partout, ils renforcent la peur et l’insécurité alors que dans le meilleur des cas, ils ne font que déplacer le problème que l’on prétend combattre.

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Concrètement STOP-Repression.be c’est quoi ?

  • Stop-répression c’est des débats dans les quartiers ou chacun peut venir s’exprimer sur la violence policière, le   racisme et la répression.
  • Stop-répression c’est la volonté de mettre sur pied des comités dans les quartiers, pour que chaque violence soit punie et sanctionnée.
  • Stop-répression c’est une campagne de longue haleine pour que l’impunité des policiers cesse.
  • Stop-répression c’est une collaboration active à la résistance contre ACTA.
  • Stop-répression c’est une manifestation de plus de 500 personnes contre les violences policières. La campagne se structure autour de l’objectif de créer une plateforme large et diversifiée.
  • Stop-répression c’est l’opportunité de réunir tout ceux qui subissent la répression de l’Etat : quartiers, militants, syndicalistes et travailleurs, jeunes et moins jeunes, tous ensemble nous refusons leur violence.