COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Action : Cette nuit la JOC a détourné les affiches électorales.

Date d’envoi 6 Octobre 2012, Bruxelles

Concerne : Détournement d’affiches électorales bruxelloises

Dans la nuit du 5 au 6 octobre, les militants bruxellois de la campagne STOP-Répression des Jeunesses Ouvrières Chrétiennes (JOC) ont détourné une série d’affiches électorales afin de souligner le discours ultra-sécuritaire des candidats. Il s’agit aussi de mettre en évidence l’utilisation du tout sécuritaire comme un trompe-l’œil qui permet aux candidats de mener le débat loin de la catastrophe socio-économique qu’ils sont incapables de gérer. Nous avons choisi ces quatre politiciens parce que l’actualité récente fait d’eux de bons exemples de ce que nous voulons dénoncer.

Ce vendredi 5 octobre, le gouvernement adopte une loi qui s’attaque, une fois de plus, aux jeunes. Il n’y a pas d’emploi, notre système d’enseignement est plus que défaillant,… mais ce qui inquiète le gouvernement c’est de renforcer le contrôle arbitraire sur la jeunesse, en particulier dans les quartiers populaires. Le gouvernement suit donc la ministre Milquet dans sa vision sécuritaire, comme par exemple pour le projet de loi contre les groupements radicaux qui instaure une justice d’exception. On retrouve cet esprit répressif dans le plan de sécurité proposé au gouvernement. La JOC ne peut pas rester silencieuse et a décidé d’agir.

L’action de désobéissance civile de STOP-répression vise donc tout d’abord à mettre en évidence le double discours autour de la question sécuritaire. Les candidats nous parlent toujours d’une société plus sûre.  Au final, il s’agit de mesures de contrôle de la population et une justification de la violence comme réponse à la détresse causée par la crise.

Ainsi lorsque Monsieur Decourty interdit les manifestations à Matongé, il invoque la sécurité des habitants et des commerçants. Pourtant, cette interdiction « temporaire » n’est pas limitée dans le temps et il suspend donc sine die l’expression d’un droit nécessaire à la survie de la démocratie.

Lorsque monsieur Reynders en appelle à une police « plus efficace et mieux financée », il dit aux électeurs qu’il défend leur bien-être et la liberté de chacun. Dans les faits, son projet est basé sur l’introduction de nouvelles armes et l’augmentation du contrôle de la population. Loin de garantir la liberté des citoyens, il la réprime. En prétendant lutter contre la violence, il militarise la police en rendant violentes des situations qui ne le sont pas. Monsieur Reynders préfère en effet combattre et contrôler la population plutôt que de s’occuper de ceux qui, parmi ses électeurs, sont directement à l’origine de la crise.

Monsieur Thielemans, bourgmestre depuis 2001, a été témoin de nombreux cas de violences et d’abus policiers dans la commune de Bruxelles. Pourtant, il n’a jamais reconnu cette réalité et n’a engagé aucune mesure pour la contrer. Il préfère soutenir des amendes administratives distribuées par son administration alors qu’elles constituent une attaque frontale du droit de manifester. Il participe donc concrètement au mouvement général de criminalisation des mouvements sociaux. Il y ajoute une politique de l’autruche sur les questions de transparence quant à la responsabilité des forces de police dans des actes d’abus de pouvoir ou de brutalités. Dans les faits, il renforce ainsi l’impunité des policiers et le cycle de la violence.

La ministre de l’Intérieur Joëlle Milquet, quant à elle, fait preuve d’une absence totale de recul face aux groupes de pression de la police. A aucun moment elle ne s’intéresse aux violences policières pourtant rendues visibles à de nombreuses occasions ces derniers mois. Par contre, la ministre sera toujours la première à saisir les opportunités que lui offre l’actualité pour annoncer une augmentation du nombre de policiers dans les rues ou de nouvelles amendes administratives, même à des jeunes de 14 ans. Elle préfère interdire et contrôler la population, à coups de matraque s’il le faut, plutôt que d’engager le travail socio-économique indispensable pour garantir aux citoyens la société harmonieuse qu’ils exigent et à laquelle ils ont droit.

A plus long terme, la JOC veut engager une réflexion sur la place que l’on donne au débat sécuritaire en temps de crise. Les mesures prises par la coalition au pouvoir au fédéral vont noyer les finances communales. En effet, les dépenses communales qui seront nécessaires pour absorber la destruction du bien-être de la population s’annoncent colossales. Tous nous parlent de sécurité, mais jamais de sécurité de l’emploi, de sécurité de revenus ou d’avenir…

Nous, jeunes militants organisés dans la campagne STOP-répression de la JOC, dénonçons la violence répressive mais surtout sociale qui nous est faite au nom de la crise. Nous combattrons aussi l’instrumentalisation des questions sécuritaires pour cacher et éviter la question de la violence sociale que nous subissons tous les jours.

[VIDEO] http://www.youtube.com/watch?v=Ods3vfPAVU4